LE FESTIVAL À LA MAISON FAIT SON CINÉMA
Simon Roussin nous propose une séance de cinéma avec Make it soul, court-métrage d’animation dont il est l’auteur graphique. Le film, proposé en partenariat avec Arte et Kazak Productions, raconte l’affrontement de deux géants de la Soul Music, James Brown et Solomon Burke, dans l’Amérique des années 60, où la musique révèle des pouvoirs insoupçonnés. Le film a été nommé aux César 2020 dans la catégorie Meilleur Film d’Animation.
MAKE IT SOUL
Chicago. 1965. Le Regal Theater accueille James Brown et toute sa revue, avec en spécial guest Solomon Burke, récemment autoproclamé roi de la Soul Music. Mais en coulisses ou sur scène, une chose est sûre, il ne pourra y avoir qu’un seul King of Soul… Né de la rencontre entre le producteur Amaury Ovise, le réalisateur Jean-Charles Mbotti Malolo et l’illustrateur Simon Roussin, Make it soul s’inspire d’une anecdote tirée du livre Sweet Soul Music de Peter Guralnik. Un soir de janvier 1965 au Regal Theater de Chicago, James Brown, the Godfather of Soul, convie le temps d’un concert Solomon Burke, un des autres monstres sacrés de la Soul, sur scène pour tenter d’organiser sa destitution. La lutte se joue à tous les niveaux sous le regard complice de Danny Ray, MC de Brown, des Famous Flames et d’un public en fusion…
JAMES BROWN VS SOLOMON BURKE
« Nous tenions à ce que l’histoire soit racontée du point de vue de Burke qui traverse les émotions les plus intenses, tout en trouvant la bonne distance avec Brown, à la fois génie, tyran, homme complexe et controversé. Cela passe par une évolution des personnages, notamment de Burke qui ne sert pas uniquement de faire-valoir à Brown mais est montré comme son égal, ayant toute sa place dans l’histoire de la Soul Music. Techniquement, nous avons appréhendé le graphisme en suivant deux axes : la simplicité de la ligne claire et un design épuré pour les passages les plus narratifs, opposés au feutre qui vient s’immiscer dans les à-plats pour déborder progressivement des lignes, sortir des formes, dévorer l’espace et contaminer littéralement l’image… La couleur tient évidemment une place particulière. Elle est franche et vive pour souligner le côté brut, vibrant, transpirant de la musique Soul et retranscrire l’univers très sixties du film. »
SIMON ROUSSIN
Simon détourne à l’envie le récit de genre, alternant ligne classique, dessins aux feutres et aplats de couleurs inspirés de la sérigraphie. On lui doit – entre autres – Xibalba chez 2024, Le bandit au colt d’or aux éditions Magnani et Barthélemy, l’enfant sans âge chez Cornélius. Fan de cinéma, il publie de nombreux livres et affiches en hommage à ses héros. En parallèle, il expose régulièrement des séries de peintures à l’huile. En 2017, il imagine, pour le Festival, Le jeu du Capitaine Sans-Cœur qui met en scène un petit groupe d’aventuriers, en prise avec le terrible Vibora. Il travaille actuellement sur un nouveau projet – Des Vivants – avec, pour la première fois au scénario, Raphaël Meltz et Louise Moaty.
Un grand merci à Simon Roussin, Kazak Productions et Arte pour leur complicité.