Benoît Jacques suit pendant trois ans les cours de l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Il y étudie Karel Appel, du mouvement CoBrA, qui influence sa démarche artistique. Benoît Jacques passe ensuite deux ans en graphisme à l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre. Il part ensuite aux États-Unis et travaille quelques mois auprès du dessinateur R. O. Blechman à New York avant de rentrer en Belgique.
En 1979, il part s’installer à Londres, où il reste une dizaine d’années. Il commence à travailler dans le graphisme chez Pentagram (design studio) et l’illustration pour la presse internationale (Le Monde, Libération, The New Yorker, The Guardian, El País).
Il crée une partition graphique intitulée Play It by Ear et, devant le refus des éditeurs, il fonde sa propre maison d’édition en 1989 : Benoît Jacques Books. En 1991, il s’installe en France à Montigny-sur-Loing. Il assume les fonctions d’auteur, illustrateur, graveur, sculpteur, peintre, bricoleur, graphiste, chef de fabrication, représentant, diffuseur et distributeur. Il a auto-publié une quarantaine de créations au cours de sa carrière jusqu’en 2020.
En 2008, il reçoit le prix Baobab au Salon du livre jeunesse de Montreuil pour son livre La Nuit du visiteur et, en 2011, pour ce même livre, le prix Bernard Versele. En 2010, avec L, paru chez L’Association, il signe un travail autobiographique. En 2012, il reçoit le Grand prix triennal de littérature de jeunesse de la Fédération Wallonie. Sa production est foisonnante !
En 2021, il participe au journal Post-it édité par les Rencontres du 9e Art.

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Pourquoi avoir choisi de travailler à la maison ?
Cela ne relève pas vraiment d’un choix mais plutôt d’une évidence. Il ne pourrait pas en être autrement. Un grand besoin d’indépendance, de liberté et de solitude. 

A quoi pourrais-tu comparer ton atelier ?
Un navire. Un navire bricolé, fait maison, conçu pour la navigation en solitaire. Il prend parfois l’eau mais en gros, il flotte. 

Comment s’organise ton travail ?
 Aucune organisation, ou alors, une organisation organique c’est à dire qui s’organise à la va comme j’te pousse. Ah ! Tiens ? Aujourd’hui, j’ai envie de faire ceci. Ou plutôt non, je vais faire cela. Finalement je crois que vais faire encore autre chose. 

A quel moment dessines-tu ?  La journée ou la nuit ?
La journée, la nuit, les deux à la fois, ça dépend (d’où vient le vent). Parfois tout le temps, de façon compulsive et un peu obsessionnelle ; parfois jamais, parce que je fais autre chose (je crois que c’est pareil pour tout le monde).

Qu’est-ce qui t’inspire ?
La seule inspiration qui m’importe est celle qui consiste à absorber de l’oxygène pour respirer. Pour ce qui est de ce mot dans un contexte de création je préfère parler de ce qui donne envie de faire. Là, il peut s’agir de beaucoup de choses différentes : le travail des autres, la visite d’un musée, la lecture d’un livre, une musique entendue, un parfum, une qualité de lumière… 

Qu’est-ce qui t’a amené au dessin ?
Tout amène au dessin. Et pour tout le monde. Tous les enfants dessinent. C’est comme pour la parole. Des babillages, on passe un jour aux mots. Des gribouillages, on en vient au dessin. La vraie question serait plutôt : qu’est ce qui fait abandonner le dessin ? 

Photos : Performance « Les 30 ans du monocycliste » réalisée lors de sa résidence à la médiathèque de Fontainebleau et présentée en première mondiale lors du salon du livre de Montreuil en décembre 2019.

Benoit-Jacques---Auteurs-a-la-maison---BDAIX
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