Juliette Barbanègre passe son enfance à la campagne jusqu’à l’âge de quinze ans. Après des études à l’École Émile Cohl à Lyon, où elle obtient son diplôme en 2011, elle part vivre à Paris. De son enfance dans une grande maison isolée, elle garde le souvenir de la nature, mais aussi des lectures dans la bibliothèque familiale. La littérature, russe notamment, nourrit son imaginaire. Elle y trouve l’inspiration pour développer son univers au crayon, peuplé de formes et de forêts étranges. A travers ses illustrations, elle aime retranscrire des univers à la fois poétiques et inquiétants. Sensible aux causes sociales, et considérant que si un artiste ne peut pas donner d’argent, il peut offrir un dessin, Juliette Barbanègre a créé en 2014 avec des amis l’association Art-Action qui organise des ventes aux enchères caritatives d’œuvres d’art.
En 2021, elle participe à l’édition du journal Post-it pour les Rencontres du 9e art.
Pour aller plus loin : WEB – Albin Michel – Atelier du Poisson Soluble
Pourquoi avoir choisi de travailler en ateliers partagés ?
Travailler tout seul chez soi, je l’ai fait pendant quelques années, mais à la longue, je trouve ça difficile. Déjà, ça implique souvent de travailler au même endroit que son lieu de vie (les loyers d’atelier sont assez élevés si on veut avoir un local seul), et la solitude peut être pesante. Je trouve la vie en atelier plus stimulante, elle me permet de partager et d’échanger, d’évoluer dans mon travail, et de rencontrer de nouvelles personnes.
Mon atelier se partage entre plusieurs professions, des auteurs de BD et illustrateurs, mais aussi scénographes, costumiers, architectes… C’est assez plaisant d’avoir un aperçu d’autres professions.
Comment s’organise ta journée de travail ?
Ma journée c ‘est la journée de tout le monde, je file à l’atelier après avoir déposé ma fille à la crèche, et je rentre en fin de journée quand elle en sort… Rien de très exotique ! Je crois que l’inspiration c’est quelque chose qui se prend un peu partout. Dans les livres, dans les films, dans les paysages qu’on voit, ceux qu’on aimerait voir, les histoires que les gens nous racontent… C’est un peu comme une machine qu’il faut alimenter, et si on ne lui donne pas à manger, on se dessèche comme un vieux pruneau et on n’a plus rien à raconter.
Qu’est-ce qui t’a amené au dessin ?
Je ne saurais pas dire quel a été mon premier dessin. D’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours dessiné. J’ai commencé à dessiner comme les enfants dessinent, comme ça, et puis aussi parce que j’aimais bien être avec ma grand-mère quand elle peignait ses natures mortes dans son atelier. Et puis après, je ne me suis jamais arrêtée.
Fais-tu beaucoup d’ébauches ou travailles-tu sans filet ?
Ébauches, pas ébauches, ça dépend un peu du projet. D’une manière générale, je remplis beaucoup de carnets, de notes écrites ou dessinées, dans lesquels je viens piocher après.