QUAND LE CHAOS RENCONTRE LE RAFFINEMENT
À l’invitation de son compère Xavier de Kepper, Nils Bertho investit la plus petite galerie du Festival. Dans cet écrin modèle réduit, ce dessinateur compulsif, qui ne s’épanouie que dans une profusion chaotique, invoque les dieux de la création autant que ses peurs d’enfant. L’artiste, qui nourrit son trait d’improvisations, revendique de mettre en scène sa production la plus instinctive, dans la grande tradition de la scène outsider.
INFOS PRATIQUES
6 avril – 27 avril
📍 Galerie Vincent Bercker
10 Rue Matheron, Aix-en-Provence
Mercredi au vendredi 15h-19h
Samedi 10h-12h30 et 15h-19h
Entrée libre
🗓️ Apéro Rencontre
Vendredi 5 avril – 18h30
IMPROVISATION
Nils Bertho raconte sur de grandes toiles les légendes chargées de tension d’un monde peuplé de créatures hybrides : « Je m’inspire de la mythologie médiévale, des estampes japonaises, de la dark-fantasy, des dessins animés, des comics, des jeux vidéo, des Kaijū, du cinéma bis, de l’histoire de l’art ou encore de mes jouets d’enfants… » Dans cet univers qui semble en perpétuel mouvement, Nils complète ses références avec des images captées sur Internet pour saturer de dessins la rétine du spectateur : « J’aime l’idée que l’on puisse s’y perdre et y redécouvrir des choses, en jouant avec les limites de la mémoire photographique. »
SATURATION
Les travaux de Nils se rapprochent beaucoup du dessin automatique : pas de tracé ou de ligne de construction et une grande place laissée à l’improvisation. Pour les créations en noir et blanc, Nils utilise un rOtring – ce stylo d’architecte à la finesse inégalable – qu’il remplit d’encre de chine. Pour les tableaux en couleur, l’artiste opte pour un mélange de techniques. Il peut y avoir aussi bien de l’aquarelle, que de l’acrylique, du crayonné ou de la bombe de peinture, mais toujours avec une finition au rOtring : « Sur chaque toile, je passe en moyenne 300 à 400 heures et je ne termine le tableau quand l’espace est complétement saturé de détails. »
NILS BERTHO
Nils Bertho dessine depuis qu’il est en âge de tenir un crayon. Après un passage par les Beaux-Arts et un mémoire sur le mauvais goût dans l’art contemporain, il se plonge dans la grande marmite de l’art (ou plutôt dans celle de ceux qui se moquent du marché de l’art). Dessinateur friand de sérigraphies, de graphzines et de flash tattoos, il aime surprendre en passant d’un style et à l’autre. Ado, il adore le noise rock, ce qui l’amène à chanter dans le groupe Adolf Hibou qui vient de fêter ses 10 ans. Il voue un culte à Daniel Johnston et à Rex, son dinosaure qu’il possède depuis l’enfance (même si c’est un vélociraptor).
